A Saint-Martin-d’Oney
Extinction de l’éclairage public de Minuit à 6h00 (aménagements les samedis et jours de fêtes)

LE CONSTAT
D’après l’ADEME* et l’ANPCEN** :
- Le nombre de points lumineux a augmenté de 64 % par rapport à 1992, notamment par l’urbanisation des campagnes.
- En France, l’éclairage public représente plus 9,5 millions de lampes installées, nécessitant une puissance de 1260 MW.
670 000 tonnes de CO2 /an sont émises par l’éclairage public.
30 à 50 % des installations sont obsolètes, énergivores et peu efficaces car les lampadaires sont mal orientés (lumière perdue vers le ciel ou les abords), notamment avec les luminaires de type boule et les lampes à vapeur de mercure
L’ADEME estime que 30 % d’économies d’énergie pourraient être réalisés sur l’éclairage public, soit 1,6 TWh ou encore 175 000 tonnes de CO2 évitées

    * ADEME:  Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie
** ANPCEN:  Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne

IMPACT SUR L’ASTRONOMIE ET L’OBSERVATION DES ETOILES
Le Ciel étoilé est reconnu par l’ONU en 2010 comme « patrimoine commun de l’humanité ». Cependant, aujourd’hui seulement 10 % des étoiles restent encore visibles.
La constellation de la Grande Ourse comprend normalement environ 400 étoiles visibles à l’œil nu. Aujourd’hui une quarantaine restent visibles dans les zones les moins polluées, et seulement moins d’une dizaine au centre des grandes villes.

IMPACT SUR LA FAUNE ET LA FLORE
Depuis la nuit des temps, la vie sur terre est régie par l’alternance du jour et de la nuit.
Un environnement nocturne est essentiel pour toutes les espèces, notamment parce qu’il contribue à leur bon fonctionnement physiologique et à leur rythme biologique.
L’environnement nocturne constitue presque un écosystème à part entière, il est un habitat, une ressource, une condition de vie ou de survie. La plupart des espèces animales sont nocturnes et ont besoin du noir pour s’alimenter, se reproduire et se reposer. La lumière a deux effets impactant majeurs :
• un pouvoir attractif, elle attire certaines espèces animales et les désoriente
• un effet répulsif, créant une barrière artificielle et morcelant ainsi certains habitats naturels


LES INSECTES
Les insectes sont attirés par la lumière, ils tournent autour, meurent d’épuisement, finissent par griller par la chaleur de la lampe ou deviennent une proie facile pour les prédateurs tels que les chauves-souris et les oiseaux. La lumière est la 2ème cause d’extinction des insectes après les pesticides.
Au bout de 2 ans de fonctionnement, un point d’éclairage élimine la quasi-totalité des insectes nocturnes dans un périmètre de 200 m.
D’après de nombreux entomologistes, l’éclairage artificiel la nuit est l’une des principales causes de la disparition d’un grand nombre de lépidoptères. Le Grand paon de nuit, le plus grand papillon de France, espèce protégée est devenu assez rare en France.
Le ver luisant et la luciole sont des bons indicateurs de pollution lumineuse. Sa reproduction est basée sur un signal lumineux émis par les femelles pour attirer les mâles jusqu’à plus de 45 m. Cette distance devient significativement plus faible dans les zones éclairées, diminuant d’autant les chances de rencontres. L’obscurité est donc un allié de sa survie.

LES MAMMIFÈRES
Les Chiroptères (chauves-souris) sont les mammifères qui semblent les plus affectés par la pollution lumineuse. Certaines espèces sont repoussées par l’éclairage, c’est notamment le cas du Petit rhinolophe. D’autres au contraire se retrouvent en compétition alimentaire autour des luminaires qui attirent les insectes. Ce phénomène génère des exclusions et la disparition localisées de certaines espèces.
Les oiseaux
Dès la fin de la saison de reproduction, les oiseaux s’engraissent puis partent en direction de leurs zones d’hivernage. Ce phénomène, appelé migration, comporte deux ingrédients majeurs, l’orientation à partir notamment des étoiles et la gestion de leur réserve de graisse. Les 2/3 des oiseaux migrateurs se déplacent de nuit en s’orientant avec les étoiles.
Le flot de lumière entraîne une déviation de leur trajectoire. Il peut causer leur mort par collision directe avec des obstacles ou encore créer une mort par épuisement des individus. Très sensibles aux stimulations optiques soudaines, ils sont sans cesse déroutés de leur axe migratoire originel et finissent par manquer de "carburant" pour terminer leur voyage.


LA VÉGÉTATION
Les plantes ont besoin de l’alternance jour/nuit pour le bon fonctionnement de leur métabolisme et de leur développement. Elles réalisent leur photosynthèse grâce à des photorécepteurs captant la lumière du jour. La nuit, seul persiste le cycle de la respiration. En éclairant la nuit, on dérègle ces cycles et quelques phénomènes s’observent lorsque des végétaux sont situés à proximité de lampadaires :
• trouble de la floraison,
• bourgeonnement précoce,
• retard de chutes des feuilles.
Ces effets peuvent avoir des conséquences sur leur vulnérabilité et donc sur leur durée de vie (sensibilité aux pathogènes et maladies).

IMPACT SUR LA SANTE HUMAINE
L’alternance jour-nuit est essentielle pour toute espèce.
Et l’homme n’échappe pas à cette règle, l’homme est un être diurne, qui a un rythme biologique bien défini : actif le jour et se reposant la nuit. La nuit est un moment particulièrement important, car nous synthétisons alors de la mélatonine, hormone régulant d’autres hormones, le système immunitaire, la protection des cellules (antioxydant aux propriétés anti-cancéreuses), mais aussi surtout notre rythme biologique, plus communément appelé « horloge interne ».
La sécrétion débute en moyenne 2-3 heures avant l’heure du coucher (responsable d’une sensation de fatigue, de froid : prélude du sommeil), s’élève durant la nuit (entre 1 heure et 5 heures) et redevient plus basse, 2-3 heures après le réveil.
La lumière a un effet inhibiteur sur cette sécrétion, perturbant les rythmes de l’organisme et toutes les fonctions liées, provoquant par exemple des troubles du sommeil.
Il est donc très important de ne pas introduire de la lumière dans les chambres pour bien s’endormir !
De même, outre les troubles du sommeil, de plus en plus d’études récentes montrent des liens de cause à effet entre l’éclairage artificiel nocturne et les troubles de la santé (hausse du taux de dépression, prise de poids, risque accru de cancers).

IMPACT SUR NOS RESSOURCES ENERGETIQUES
L’éclairage public en France, constitué de plus de 9,5 millions de lampes, représente une consommation annuelle d’environ 5,6 milliards de kWh (équivalent de la consommation électrique moyenne de 2 millions de ménages français hors chauffage et eau chaude sanitaire). Le fonctionnement de cet éclairage nécessite de l’électricité, principalement produite à partir de sources nucléaires (uranium) et d’énergies fossiles (charbon, gaz, fioul).
L’éclairage public contribue également à l’appel de puissance hivernal (besoin d’éclairage principalement en hiver) et donc à l’émission de dioxyde de carbone par la mise en route de centrales thermiques à flamme (charbon, fioul, gaz).
Il convient de maîtriser ces consommations électriques en évitant les lumières inutiles, surpuissantes ou inadaptées.

IMPACT ÉCONOMIQUE
L’éclairage public pèse aussi de plus en plus sur la facture énergétique d’une commune.
Il représente 50 % de la consommation d’électricité et environ 20 % du budget énergie.
C’est donc un secteur intéressant, sur lequel il vaut la peine de se pencher pour réaliser des économies d’énergie. Le citoyen ne doit pas être le seul à réduire sa consommation électrique.
Ces réalités sont au centre de préoccupations majeures pour notre société où l’heure est à la sobriété énergétique.
Chaque action a son importance pour réduire le gaspillage énergétique, protéger l’environnement.